Tina Besnard

CIE ONITCHADanse Butô

A propos

Je suis née dans une famille très traditionnelle et était le seul enfant.

Formée à la danse classique dans un conservatoire privée, puis dans  les salles de cours des ballets du théâtre ainsi qu’au conservatoire d’Art Dramatique de Nancy ; la discipline y était rigide et sélective. J’aie poussé peu à peu les parois cotonneuses et rugueuses de mon cocon familial pour aller fouiner dans des milieux hétéroclites, dont certains dits « interdits ».

Cela a commencé par le Modern jazz de Wayne Barbaste où j’ai découvert une danse déliée, pleine de vie et d’énergie. J’ai poursuivi mes formations en Modern jazz ainsi qu’au théâtre avec Isaac Alvarez, diplômé de l’école Lecocq, puis ai commencé à enseigner la danse Modern jazz et le stretching.

Au cours de mes déménagements régionaux je me suis retrouvée à Chalons en Champagne où j’ai découvert  le Centre National  des Arts du cirque. J’ai été engagé comme professeur de français et de sémiologie du spectacle et ai participé à certains ateliers avec les élèves. J’y ai notamment retrouvé la méthode Lecocq avec des professeurs enseignant pendant 3 ans, ainsi que des cours de danse de comédie musicale avec une maître de ballet du Moulin Rouge. J’ai découvert dans cette école un monde nouveau où se croisaient saltimbanques de tous âges, sportifs de hauts niveau, danseurs contemporains… Tous ces gens se croisaient, se choquaient, se disputaient, se réconciliaient en permanence ; tout un choc de cultures entre les  circassiens traditionnels et modernes, les gens de théâtre, les athlètes… Puis j’ai déménagé en Bretagne et j’ai intégré successivement plusieurs compagnies de théâtre amateurs puis professionnelles, ainsi qu’une compagnie de danse d’inspiration expressionniste (Mary Wigman).

Et  je me suis souvenu d’un étrange solo de danseur que j’avais vu au théâtre National de Reims et qui  m’avais profondément bouleversé, c’était un spectacle de danse butô. C’est à ce moment-là que s’est fait le déclic ; pourquoi, comment ? il y a beaucoup de réponses…

Mue par un attrait puissant pour cette danse qui m’avait fascinée, je me suis alors formée très rapidement, uniquement avec des maitres japonais au Japon, en Allemagne et en France, pour en retirer la substantifique moelle de ce qui avait mis en mouvement une autre facette de moi-même.

Je danse maintenant le butô partout où je peux aussi bien sur scène que dans des sites naturels  que patrimoniaux, ou dans les rues des villes que je découvre ; des lieux plus étranges les uns que les autres, partout où je voyage en France et à l’étranger.

Mon grand plaisir est aussi de donner des workshops où je transmets ma méthode, ma vision du butô, mon expérience, mon envie de liberté, mon goût pour le risque, la performance, l’humour, le bizarre et l’impromptu.

Diplôme d’Etat de Modern jazz

Certification de sophrologue professionnelle (formation 2 ans, Institut de Sophrologie Rennais)

Certification d’Art-thérapie (Institut de psychologie appliquée Profac)

Certificat Reiki niveau III

Doctorat de 3° cycle en linguistique appliquée

Maîtrise Art du spectacle option Arts de la rue

 

Le butô, c’est quoi ?

 

Le butô (Bu : la danse, tô : frapper le sol) est né au Japon dans les années 60 à l’époque de l’Underground et des Happenings (performances de rue), en réaction contre le formalisme et le rationalisme de la danse. Les fondateurs Tasumi Hijikata et Kazuo Ohno cherchent à recréer l’origine du spectacle, son aspect rituel et sacré. En ce sens, il s’inspire du Shintoîsme et du théâtre Nô.

C’est une danse pour communiquer avec la Terre, l’obscurité, pour en faire jaillir la lumière, pour palper les forces invisibles qui nous mettent en mouvement à l’intérieur de notre corps et tout autour de nous. Elle est donc une réaction à la logique toute puissante et nous invite à réveiller les mémoires des cellules de notre corps, au delà de l’histoire individuelle et du temps humain.

Le danseur, dans l’expérience de son corps vidé de sa personnalité égotique peut vivre le caché, les mémoires ancestrales et archaïques de son corps, animales, végétales…

Le butô génère des formes étranges, voire surréalistes, imprégnées d’une poésie universelle et mythique, des sensations impalpables et incarnées à la fois chez le danseur et le spectateur, ce dernier étant happé à la fois par l’étrangeté et l’universalité de ce qui se déroule sous ses yeux.

Ainsi la danse butô est aussi inspirée par des auteurs comme antonin Artaud et Georges Bataille, mais aussi par des courants artistiques tels que le surréalisme et l’expressionisme allemand de Mary Wingman. On le retrouve entre les vers et les lignes de Baudelaire, Bachelard et Nietzche, Gérard de Nerval, Lautréamont mais aussi de la philosophie du Zen…

Sa pratique intéressera les artistes révélés ou non, les curieux et expérimentateurs déjà danseurs ou totalement néophytes, toute personne qui souhaite retrouver la profondeur et l’authenticité du geste dansé, la poésie de l’étrange, la réconciliation avec soi et sa place dans l’univers.

« Le butô, étrange signe d’air qui happe le spectateur ; signe d’eau évoluant au rythme des fluides internes déployant les feux de la chair »

Pascale Orallana

Bibliographie sommaire :

Odette ASLAN : Buto(s)

Antonin ARTAUD : Le théâtre et son double

Uno KUNICHI : Hijikata TATSUMI, Penser un corps épuisé

Kuhihara NANAO :  Hijikata TATSUMI, La chose la plus étrange au monde,  analyse critique du butô

Ushio AMAGATSU : Dialogue avec la gravité

Georges BATAILLE : Lascaux ou la naissance de l’Art

 

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