« Pour cette 4ème édition de « Palimpseste », ce compositeur (qui est aussi à l’origine d’une autre manifestation, « Butô dans mon jardin, laquelle, comme son nom l’indique, se déroule dans sa propriété de Brunoy en Essonne*), avait invité deux artistes, Tina Besnard et Gyohei Zaitsu. Si ce dernier est désormais bien connu des « aficionados » de butô, Tina Besnard, l’est moins, bien qu’adepte de cet art depuis
plus de trente ans. Elle a pu ainsi travailler avec Masaki Iwana, Sumako Koseki, Yuri Nagaoka entre autres, et a adopté le butô comme philosophie, façon de vivre et de penser, en plein accord avec la nature. Recordare qu’elle a créé lors de cette représentation a pour origine une partition éponyme et des projections de Michel Titin-Schnaider qui relatent en quelque sorte sa vision de la religion, une vision minimaliste du monothéisme au travers des siècles, une vision de l’intérieur et de l’extérieur, du passé et du futur. De très belles images de différentes cathédrales prises tant en France qu’en Espagne ou en Italie accompagnent une danse spectaculaire de par sa symbolique et son expressivité mais aussi très intériorisée, en parfaite résonance avec la partition ainsi que les projections architecturales d’extérieurs, de nefs ou de cryptes, lieux de ferveur empreints d’insondables mystères : c’est au sein de celles-ci que Tina Besnard effectuera ses métamorphoses provocatrices les plus spectaculaires, incarnant tour à tour vierge folle, hystérique, illuminée et petites femmes inspirées par Klimt. Le sacré et les richesses côtoient la misère, l’inquisition et la torture, évoquant les différentes facettes d’un christianisme qui risque à son tour d’être supplanté par le modernisme grandissant, bannissant toute religion. L’œuvre se termine sur une vision progressiste par la redécouverte de la nature et des éléments essentiels de la vie. »
Jean-Marie GOURREAU – critique de spectacle, blog Critiphotodanse, pièce Recordare sur une musique éponyme de Michel Titin-Schnaider
Photographie : Erwan Vivier
« J’ai déjà eu l’occasion de parler dans ces colonnes de Tina Besnard, une des rares danseuses européennes à pouvoir, à mon avis, s’immiscer dans ce monde réservé aux orientaux (cf. article du 21.05.15 dans ces mêmes colonnes). Sa création de Shiny shadow’s sur Le cri de Michel Titin-Schnaider, très à l’écoute de la musique, relate d’une manière aussi expressive qu’intériorisée les impressions et souvenirs d’un voyage effectué au Japon « comme une vague qui balaie le corps d’un flux d’images vacillantes (…) où la chair vibre comme un kaléidoscope au fond d’un ruisseau ». Fresque très imagée qui reflète bien le ressenti que le spectateur a pu éprouver tout au long de son spectacle. »
Jean-Marie GOURREAU – critique de spectacle, blog Critiphotodanse, pièce Shiny Shadows sur une musique de Michel Titin-Schnaider
Photographie : Erwan Vivier
« La cinquième et dernière session affiche quatre binômes témoignant de la pratique plurielle et libre du butō. En pagne blanc traditionnel, Tina Besnard mêle tension et fragilité dans une performance impressionnante sur la vidéo et les sonorités un rien monolithiques et par trop agressives de Luc Larmor dans Le grondement de l’écaille. »
Michèle TOSI – www.resmusica.com En Chair et en Son avec la danse butō et l’art acousmatique
Photographie : Ludovic Goubet